Êtes-vous le genre de personne qui recherche constamment la perfection? Chaque virgule est importante et chaque point-virgule l’est tout autant. À quoi bon? D’apprendre à faire les coins ronds lorsque la perfection n’est pas exigée vous permettra de sauver beaucoup, beaucoup de temps.
Maintenant, il est normal de parfois exiger la perfection. Savoir distinguer quand la perfection est nécessaire et quand elle ne l’est pas sera salvateur dans vos journées de travail. Voyons ensemble comment arriver à faire la distinction.
Quand puis-je être un conducteur de Zamboni?
L’allusion fait référence aux surfaceuses que nous retrouvons dans les arénas et qui n’ont d’autre choix que de faire les coins ronds, puisqu’une patinoire a nécessairement les coins arrondis. Cette analogie fait également référence à l’expression québécoise qui signifie «ne pas faire quelque chose à la perfection».
1. Pour les travaux à l’interne, entre collègues. Est-ce vraiment obligatoire d’avoir le plus beau graphique au monde quand on sait pertinemment que celui-ci va changer tant que ça demeure une version de travail?
2. Dans les courriels avec nos collaborateurs habituels. On privilégie les abréviations communes, on ne repasse pas sur les quelques coquilles qu’on a pu faire, à moins que ça en change complètement le sens.
3. Pour toutes les versions préliminaires. On ne fait pas la belle mise en page tant que le contenu final n’est pas fixé.
4. Pour les remue-méninges. Il restera peu d’éléments à la fin de toute façon.
5. Pour mes notes personnelles. C’est acceptable qu’il y ait des fautes d’orthographe puisque ça restera un outil pour moi uniquement.
Quand dois-je descendre de ma Zamboni et aller dans les coins?
Il y a des occasions où on doit viser très juste et élever la barre. Ces moments ne permettent pas d’erreur, au risque même de menacer la vie d’autrui. On fera donc en sorte de tout calculer, de tout prévoir. En voici des exemples :
1. Notre site web puisqu’il est la porte d’entrée de l’entreprise. Après tout, c’est au premier contact que les gens décident s’ils feront affaires avec nous ou non.
2. Dans mes courriels, quand c’est une première correspondance avec des futurs clients ou des messages envers des clients actuels. Ici encore, l’image professionnelle (ou pas!) est reflétée.
3. Pour tout ce qui touche les chiffres. En effet, 549$, ce n’est pas comme 945$! La précision est de mise. Imaginez un ingénieur qui commettrait des erreurs dans les calculs de la portée d’un pont!
4. Chaque fois que l’on représente la compagnie pour laquelle nous œuvrons et que l’on doit en démontrer le professionnalisme. Arriver en retard avec des documents désordonnés et des vêtements tachés, ça donne un air de «broche à foin», et personne ne veut collaborer avec ce type de gens.
Je suis une perfectionniste qui a lentement guéri. C’est possible!
Nathalie Bureau
comment puis-je faire les coins ronds?
On s’avouera que de laisser la perfection de côté vous fera gagner énormément de temps. Il est possible que ce soit difficile pour vous. Vous aurez l’impression de trahir qui vous êtes réellement. Cependant, ces minutes, voire ces heures récupérées vous aideront à accomplir mieux les tâches qui demandent vraiment de la précision.
Voici mes trucs :
1. Quand vous vous installez pour faire une tâche, déterminez combien de temps il serait raisonnable de passer sur ladite tâche. Mettez une alarme presque qu’aux trois quarts du temps escompté. Quand celle-ci sonnera, demandez-vous : Comment puis-je terminer cette tâche de façon correcte ou excellente, mais sans que ce soit parfait? Ne vous donnez pas la permission d’étirer le temps. Ce serait un piège!
2. Avant de commencer une tâche, déterminez quels buts doivent être atteints. À titre d’exemple, transmettre de l’information à l’interne ne requerra pas autant de soins que si c’était de fournir un rapport détaillé pour un nouveau client.
3. Décidez quel sera l’étendue de finition que devra posséder votre travail final. Pour transmettre un document à l’interne, on omettra les fioritures de couleurs, polices de caractère ou animations dynamiques dans une présentation PowerPoint.
4. Créez des modèles facilitants qui pourront servir de base pour une tâche subséquente. Que ce soit Word, Excel, Docs, Sheets, courriel ou tout autre, si le canevas est déjà fait et qu’il reste à compléter l’information, ça permet d’avoir un document beau et correct, sans qu’il soit pour autant parfait.
5. Déléguez l’ajout de dentelle et de broderie à des gens dont c’est le travail (une adjointe, par exemple).
6. S’il n’y a personne à qui on peut déléguer, mettez beaucoup moins d’ornements et d’arabesques dans vos tâches.
7. Quand vous êtes tenté d’en ajouter «plus que le client en demande», inspirez et demandez-vous : À quoi bon? Très souvent, aucune raison ne vaut les minutes et heures supplémentaires que vous pourriez dédier à d’autres tâches plus importantes. Apprenez à faire la chasse à la surqualité!
en conclusion
Je l’ai écrit et je le répète : Il faut parfois viser la perfection. De grâce, évitez de le faire quand ce n’est pas nécessaire! Je sais pertinemment que ce n’est pas facile. Je suis une perfectionniste qui a lentement guéri et chaque semaine, je conseille mes clients en séances individuelles pour qu’ils puissent s’en sortir aussi. Mais je témoigne que c’est possible. Un pas à la fois…
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