Tenter de rester concentré pendant 3 heures à plancher sur un même projet n’est pas bénéfique, au contraire! Des périodes intenses de travail vous amèneront leur lot de maux de tête, de blessures physiques et d’inefficacité.
Je recommande des blocs de travail de 90 minutes pour canaliser les énergies sur des activités prioritaires. Le fait de se concentrer pendant un laps de temps plus court, à l’exclusion de tout le reste, amplifie les résultats. Voici quelques commentaires d’auteurs qui renforcent le principe de sessions de travail plus brèves.
Faire une seule chose à la fois
En 2009, Randy Carlson, dans The Power of One Thing, encourageait ses lecteurs à être plus intentionnels en se concentrant sur une seule chose à la fois pour atteindre leurs objectifs. Et dans son livre de 2020, Master of One, Jordan Raynor fournit plus d’une douzaine d’exemples de personnes qui ont choisi de se concentrer sur une seule chose et ont excellé dans ce domaine spécifique.
Dans son livre The One Thing (2013), Gary Keller estime que les personnes les plus productives sont celles qui ont conçu leur journée autour de la seule chose la plus importante. Il recommande de bloquer 4 heures par jour minimum pour travailler sur la seule chose la plus importante. Il mentionne que Stephen King, auteur de plus de 60 romans, consacre ses matinées à travailler sur son roman actuel et ses après-midis à tout le reste, y compris les siestes. Mais les écrivains à succès ont tous leur propre routine, qui est celle qui fonctionne le mieux pour eux. Et les écrivains professionnels qui gagnent leur vie en écrivant n’ont pas la variété de priorités avec lesquelles doivent jongler les dirigeants d’entreprise, soyons-en conscients.
La question à se poser dans ce cas-ci est :
Quel est mon essentiel aujourd’hui?
La règle des trois
Brandon D. Crowe, dans son livre de 2020, Every Day Matters, utilise «la règle des trois», qui stipule que chaque jour vous devriez vous concentrer sur les trois choses qui comptent le plus pour l’atteinte de vos objectifs. Il indique qu’il fait également d’autres choses, mais pas au détriment de ces priorités choisies. S’il travaillait sur ces trois projets pendant 90 minutes, il y consacrerait 4½ heures, ce qui lui laisserait environ 3½ heures pour toute la routine habituelle de la journée, y compris les périodes de repos, les courriels, etc. Crowe utilise l’exemple de trois priorités qu’il pourrait programmer : écrire 500 mots dans le brouillon d’un livre, rédiger les grandes lignes d’un cours d’un semestre, et identifier deux options de dates de vacances possibles.
L’état de flux
Fab Giovanetti, dans son livre Reclaim Your Time (2021), pense qu’une heure de concentration complète est la réponse à un monde de distractions sans fin. Elle affirme que lorsque vous êtes dans votre heure de concentration, vous pouvez entrer dans ce que Mihaly Csikszentmihalyi appelle un «état de flux», de concentration maximale, dans lequel les gens sont tellement impliqués dans une activité que rien d’autre ne semble avoir d’importance. Les mouches volent, mais ils ne les entendent pas.
Étirer la période de temps
Peut-on travailler plus de 90 minutes à l’occasion si on a le vent en poupe? Bien sûr que oui, tant que vous n’empiétez pas sur le temps qui serait alloué à un autre élément important, ou que cette tâche en cours est également urgente. Mais on peut difficilement maintenir son niveau d’énergie et de créativité maximal pendant plus de 90 minutes d’affilée. Il importe donc de prendre une courte pause avant de reprendre sur le même sujet.
Une routine cohérente
L’important est d’avoir une routine cohérente. Une routine réussie implique toujours une concentration totale sur une chose pendant un temps donné, suivie d’une pause ou d’un changement de rythme qui implique une autre partie du cerveau. Par exemple, après la rédaction d’un rapport, vous pourriez passer à la lecture d’un article important pour votre travail ou encore faire une tournée de plancher de l’usine. Non seulement cette façon ajoute-t-elle du dynamisme dans votre journée, mais elle aide à maintenir votre cerveau à son maximum d’efficience.
Trouver sa période
Peut-être êtes-vous le genre de personne qui a un potentiel de concentration plus court. Dans votre cas, 45 minutes de travail soutenu seraient suffisantes. Au contraire, peut-être pouvez-vous vous rendre jusqu’à 2 heures sans problème. Faites des tests et découvrez ce qui va bien pour vous!
Que vous choisissiez une heure, 90 minutes ou des périodes plus longues, il importe que ce moment soit sans distraction aucune. Il n’y a pas de concentration intense ou d’«état de flux» si vous êtes disponible pour les interruptions. Cela signifie que vous devez enlever de votre champ visuel votre cellulaire (même en mode silencieux!), votre liste de tâches à faire visible ou que vous devrez avoir un environnement de travail dégagé.
Pour être efficient au travail, rappelez-vous que le multitâche, quel qu’il soit, est à proscrire.
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